Le
train glisse à grande vitesse sur les ondulations du bassin sédimentaire. Les
vastes champs récemment moissonnés se teintent d’un jaune dur sur la terre
noire. Une rivière creuse de mous méandres dans un pré ras ; ses franges
sont plantées de menthe sauvage et piquetées de bouses. Puis, c’est une grande
forêt ; épaisse, compacte, opulente. Un canal la coupe en deux en une
ample courbe. Ses rives sont proprement aménagées : le rebord de pierre
est plat, la pente lisse et abrupte. Les pierres taillées sont humides sous les
demi-arcs des branches qui s’égouttent. L’eau du canal est d’un vert clair et
presque phosphorescent qui semble immobile sous la couverture gris plomb des
nuages.
Sur
le chemin de halage, un vélo est couché.
Juillet 2012