mercredi 11 juillet 2012

Le canal


Le train glisse à grande vitesse sur les ondulations du bassin sédimentaire. Les vastes champs récemment moissonnés se teintent d’un jaune dur sur la terre noire. Une rivière creuse de mous méandres dans un pré ras ; ses franges sont plantées de menthe sauvage et piquetées de bouses. Puis, c’est une grande forêt ; épaisse, compacte, opulente. Un canal la coupe en deux en une ample courbe. Ses rives sont proprement aménagées : le rebord de pierre est plat, la pente lisse et abrupte. Les pierres taillées sont humides sous les demi-arcs des branches qui s’égouttent. L’eau du canal est d’un vert clair et presque phosphorescent qui semble immobile sous la couverture gris plomb des nuages.

Sur le chemin de halage, un vélo est couché.

Juillet 2012